Le vent soufflait fort, l'automne était là.
Emmitoufler dans son manteau de voyage, Pather chevauchait depuis longtemps. Les Roches Blanches n'était pas si loin, mais il avait pris son temps pour y arriver, son cheval avançant d'un pas lent et régulier. La mélancolie emportait ses pensées au loin, bien loin dans le temps... Il pensait à Sanguinela, disparue depuis peu, mais toujours présente dans son esprit.
Elle l'avait sauvé: il se souvenait avec un sourire aux lèvres comment il avait oser lui écrire ses sentiments pour elle, dans un cri du coeur, dans un dernier cri de désespoir. Elle lui avait fait une place, et il lui en serait toujours reconnaissant. En grimaçant, il songeait qu'il n'avait pas eu l'occasion de lui rendre la pareille, mais qu'il aurait bien aimé avoir eu la chance.
Il l'avait tellement aimé: d'un amour intense, douloureux, l'amour qui serre le ventre et qui empêche de respirer. Un amour qu'on ne rencontre qu'une fois... le premier véritable, celui qui marque le reste des jours jusqu’à la mort, celui qu'on tente de reconquérir le reste de sa vie...
Il arriva ainsi devant les portes du château abandonné, mis pied a terre. Il contempla les portes du château longtemps, perdu dans ses pensées. Ils s’avança ensuite, mis genou à terre et déposa au pied de la porte un petit paquet ficelé avec une petite fleur blanche insérée au dessus.
Il murmura ensuite une petite prière, la gorge serrée par l’émotion. En se relevant, il déposa son front contre la lourde porte, se rappelant les bons moments qu'il avait vécu ensemble, son rire, son sourire espiègle. Il embrassa ensuite la lourde porte, murmura:
"Je ne t'oublierai jamais, Ma Duchesse"
Il se retourna ensuite rapidement, monta sur son cheval, ne regarda plus derrière.
Seul sur son cheval, il se permit de pleurer comme un enfant pendant un long moment...